Comment savoir si mes produits cosmétiques contiennent des nanoparticules ?
[Rédaction : Dr. Nicolas Rohrbacher]
Les Phytoboomers ont probablement déjà lu dans la presse des articles alertant sur la présence de nanoparticules dans les produits de consommation. Produits solaires, dentifrices, bonbons et autres biscuits : ils seraient tous remplis de substances nanoparticulaires aux propriétés cancérigènes controversées.
Mais qu’en est-il exactement des produits cosmétiques ? Sur ce blog, vous le savez, nous aimons traiter les questions de manière simple et factuelle. Intéressons-nous donc à la Réglementation Cosmétique Européenne car le sujet des nanoparticules y est traité de manière très précise et sans ambiguïté.
Que dit la réglementation sur les nanoparticules en cosmétique ?
Il existe ainsi une définition du nanomatériau (Art. 2, alinéa k) : « un matériau insoluble ou bio-persistant, fabriqué intentionnellement et se caractérisant par une ou plusieurs dimensions externes, ou une structure interne, sur une échelle de 1 à 100 nm ».
Une fois la définition des nanomatériaux donnée, un article complet leur est consacré (Art. 16).
En voici quelques points importants :
« Pour tout produit cosmétique contenant des nanomatériaux, un niveau élevé de protection de la santé humaine est garanti »
« Les produits cosmétiques contenant des nanomatériaux sont notifiés à la Commission six mois avant leur mise sur le marché »
« Les informations notifiées à la Commission comprennent au minimum :
a) l’identification du nanomatériau
b) la spécification du nanomatériau, y compris la taille des particules et les propriétés physiques et chimiques
c) une estimation de la quantité de nanomatériau contenue dans les produits cosmétiques destinés à être mis sur le marché chaque année
d) le profil toxicologique du nanomatériau
e) les données relatives à la sécurité du nanomatériau, liées à la catégorie du produit cosmétique dans lequel il est utilisé
f) les conditions d’exposition raisonnablement prévisibles »
Analyse de la granulométrie
On constate qu’il est donc obligatoire pour un fabricant de produits cosmétiques d’évaluer la présence de nanomatériaux dans les produits qu’il commercialise. En pratique, ces analyses sont effectuées sur chacun des ingrédients qui entrent dans la composition du produit et sont communiquées par le fournisseur de ces ingrédients. La technique d’analyse de référence est la granulométrie laser en voie sèche.
Voici par exemple à quoi correspond le résultat d’analyse de la granulométrie d’une poudre (la limite de nanoparticule se situe à 100 nm, c’est-à-dire 0,1 µm, tout à gauche) :
La mention [nano]
Une fois l’analyse de la présence de nanoparticules effectuées, la réglementation impose que leur présence soit mentionnée sur l’étiquetage du produit, car selon l’Art. 19 « tout ingrédient présent sous la forme d’un nanomatériau doit être clairement indiqué dans la liste des ingrédients. Le nom de l’ingrédient est suivi du mot [nano] entre crochets ».
Voici donc le moyen pour un Phytoboomer de savoir si les produits cosmétiques qu’il utilise contient des nanoparticules : il faut rechercher la mention [nano] au sein de sa liste d’ingrédients !
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